Le château Lafaurie-Peyraguey, un bijou dans les vignes
Derrière les murs d’un clos bordelais d'exception, le Château Lafaurie-Peyraguey marie élégamment vin, hospitalité et haute gastronomie. Un lieu unique où le sauternes inspire l’art de vivre, de la décoration à l’assiette.
Rares sont les clos entièrement fermés dans le vignoble bordelais. Les quatre murs qui ceignent le premier cru classé de Sauternes Lafaurie-Peyraguey sont déjà une rareté. Et c'est sur ce terroir d'exception planté depuis 1618 que se dresse un non moins exceptionnel hôtel-restaurant ouvert quatre cents ans plus tard, en 2018.
Un lieu entre vin, gastronomie et hospitalité
On pénètre dans la partie de la propriété baptisée "l'enclos" par un porche édifié encore plus tôt, au XIIIᵉ siècle, entre deux tours gardiennes. Si cette enceinte crénelée affiche une certaine austérité, le château XVIIᵉ fondu dans ses 10 hectares de sémillon respire le savoir-vivre à la française. L'homme d'affaires Sylvio Denz, propriétaire de la cristallerie Lalique en Alsace, y a créé un lieu de communion entre le vin, la gastronomie et l'hospitalité, inspiré par les infinies nuances du roi des liquoreux – du jaune paille à l'ambre écarlate – si proches de celles du cristal en fusion.
Ode au nectar né dans les brumes du Ciron et vitrine des collections Lalique, l'hôtel de luxe pour hôtes en quête d'intimité (seulement 13 chambres et suites) mêle la vieille pierre et le chêne brut aux feuilles de cristal lustrées à l'or fin des luminaires Art déco. Tout le mobilier et le moindre des accessoires sont issus du catalogue Lalique Maison, dessinés par les décorateurs Tina Green et Pietro Mingarelli. Même le vin du domaine a son écrin Lalique, une bouteille ornée du médaillon de la femme aux grappes de raisin conçu par René Lalique pour le train Orient-Express en 1929.
Dans le salon-bibliothèque lie-de-vin, les ouvrages sur les grands crus de Bordeaux voisinent avec les vases et coupes colorés du "poète du verre", signés par ses motifs récurrents de femmes, de faune et de flore. Dans le bar-lounge vert vigne, on s'enfonce dans de profonds canapés de velours et dans la contemplation de carafes anciennes ou modernes, créées par la manufacture pour de grandes marques de spiritueux. À l'heure de l'apéritif, on préférera peut-être le Sweetz, un cocktail maison de sauternes frappé et aromatisé d'un zeste d'orange.
Dans les chambres, la simplicité des lignes architecturales, souligné par un nuancier beige tendre et le marbre crème des salles de bains, est délicatement réveillée par l'éclat de cabochons en cristal omniprésents dans les cadres de lit, les miroirs, les tables de chevet, les dossiers de chaise, les poignées de porte et les robinets : cette grappe de raisin dorée et stylisée est la signature du lieu.
Le sommet du raffinement est atteint au restaurant, sous une verrière de l'architecte Mario Botta, extension contemporaine conçue comme une terrasse dans les vignes. L'art de la table est à son comble avec les verres au pied galbé et strié de la gamme "100 Points" en collaboration avec le critique James Suckling, la porcelaine Fürstenberg ou l'argenterie Christofle. Le vin du domaine est à l'honneur, mais pas seulement, parmi 350 000 flacons. En dehors de la cave, l'une des plus belles de France, la transparence de Lalique et la lumière fauve de Sauternes habitent le château pour l'installer dans le présent et vous conduire en douceur vers demain.
© it's henriette
Le cuisiner des vignes
Le chef 4 toques Jérôme Schilling accompagne Sylvio Denz depuis dix ans et a ouvert trois restaurants gastronomiques avec lui : en Alsace, en Écosse et à Bordeaux. Pour Lafaurie-Peyraguey, il a épousé la cause du sauternes et imaginé une cuisine qui le défend dans l'assiette autant que dans le verre. De la vigne jusqu'à la bouteille, il exploite toutes les facettes de cette viticulture magique – complice d'une moisissure noble – mais ingrate, qui ne produit qu'un demi-verre par pied. Il confit les tomates dans les feuilles, le poisson dans l'huile de pépin de raisin et l'agneau ou le pigeon dans le moût. Il fume le bœuf local de Bazas aux sarments et concocte des sauces acidulées au verjus (les grappes vertes). Ainsi, rien ne se perd...
- Château Lafaurie-Peyraguey - 5 étoiles
- Restaurant Lalique (4 toques) 17/20
- 1707, route des Gourgues
- 33210 Bommes
- Tél. : 05 24 22 80 11
- lafauriepeyragueylalique.com
- Chambre à partir de 558 €.